C'est en 1628 que les habitants de Luzard, sur la limite actuelle des communes de Bruz et de Pont-Péan virent s'installer au Pâtis du Bois d'étranges personnages. Ils étaient dirigés par un couple peu banal, Jean du Chastelet, Baron de Beausoleil et d'Auffenbach, lorrain, et son épouse Martine de Bertereau, berrichonne.
Ces derniers avaient effectué des recherches de minerais pour Henri IV, puis au Tyrol, en Hongrie et en Bavière et avaient reçu mission royale du surintendant des mines de louis XIII.
0n conçoit la méfiance des populations rurales devant les Beausoleil et leur suite, des Allemands et des Hongrois qui utilisaient des instruments bizarres et des techniques qui touchaient à l'astrologie et à l'alchimie.
La baronne nous a laissé les régies de leurs principes : ouvrir le sol, examiner la végétation, goûter les eaux, observer les "vapeurs", utiliser seize instruments métalliques et hydrauliques et sept baguettes.
Ils découvrirent au Pâtis du Bois "à Pontpéan, à deux lieues de Rennes... une bonne mine de plomb, contenant de l'argent, du vitriol, du soufre, du zinc, du mercure, de l'arsenic" et en firent la déclaration au Parlement de Bretagne.
Leurs recherches les amenèrent en Bretagne, où ils firent d'autres découvertes. Mais bientôt le prévôt de Morlaix, la Touche Grippé, qui voyait dans leurs pratiques sorcellerie et magie, les déposséda de leurs biens et les expulsa. ils s'en plaignirent au Roi et à Richelieu dans un mémoire intitulé "la Restitution de Pluton", mais finirent leurs jours tous deux incarcérés comme hérésiarques et charlatans : lui à la Bastille, elle à Vincennes.
Bien qu'un certain Yves de Liscoët, seigneur de Coëtmen, eût obtenu en 1685 une concession d'exploitation renouvelée en 1698, le filon de Pontpéan resta inexploité. Il fallut attendre février 1730 pour qu'une nouvelle concession fût octroyée à Noël Danycan, sieur de l'Épine.
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